mardi 24 avril 2007

Les générations futures sacrifiées pour sauver le $

Par ceux qui ont préparé les attentats du 11/09, de Madrid, de Londres, au Maroc, en Algérie, ceux à venir en Europe et en France, pour conditionner l’opinion publique de la nécessité des frappes nucléaires sur l’Iran

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Iran: menace de guerre nucléaire

par Leonid Ivachov
L'appel de l‘ancien chef d’état-major des forces armées russes est un appel à la raison, à la volonté de sauvegarder pour nos enfants et les peuples un monde vivable. Ses analyses géopolitiques ne sont pas surprenantes. Elles sont bien connues dans les capitales du monde. Mais l’Europe, les «intellectuels» européens, les responsables politiques se taisent. Pourquoi personne n’élève-t-il la voix pour exprimer l’aspiration des hommes à la paix? Il est à la fois inquiétant et honteux que ce soit un général et non des écrivains, des penseurs, des hommes ou des femmes d’Etat qui se chargent de cette mission. (Horizon et Débats)
General Ivashov

L’analyse de l’état actuel du conflit avec l’Iran montre que le monde est confronté à la possibilité d’une nouvelle guerre qui peut commencer d’ici quelques jours.
Les Etats-Unis et leurs alliés ont préparé psychologiquement l’opinion publique à la possibilité de l’usage d’armes nucléaires pour résoudre le «problème iranien». L’appareil de propagande américain s’applique à créer l’impression qu’un usage «chirurgical» de l’arme nucléaire aux conséquences limitées est possible. Toutefois, depuis les bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, on sait que ce n’est pas vrai.
Après la toute première frappe nucléaire, il sera absolument impossible d’empêcher le recours aux armes de destruction massive. Face à une destruction massive de leur pays, les belligérants utiliseront tous les moyens en leur possession sans aucune restriction. Par conséquent, non seulement les arsenaux nucléaires de différents pays, dont ceux dont le statut de puissance nucléaire n’est pas reconnu officiellement, entreront en jeu. Il ne fait aucun doute qu’on utilisera des armes chimiques et biologiques (et de manière générale toutes substances toxiques) qui peuvent être fabriquées avec des capacités industrielles et économiques minimales.
On peut affirmer que la paix et l’humanité sont en grand danger.
Considérons l’aspect technique de la question. Les objectifs déclarés par les Etats-Unis – destruction de 1500 cibles sur le territoire iranien – ne peuvent pratiquement pas être réalisés par les forces rassemblées pour cette mission. Ce n’est possible qu’en recourant à des armes nucléaires tactiques.
Trois bombes nucléaires d’Israël contre l’Iran
L’examen de l’aspect tactique révèle des faits encore plus importants. L’attaque de l’Iran ne comprend pas d’offensive terrestre. Les frappes contre certaines installations militaires et industrielles peuvent causer de sérieux dommages au potentiel de défense et à l’économie iraniens. Le nombre de morts sera peut-être important mais pas catastrophique du point de vue militaire. Or il est impossible de contrôler le territoire d’un pays aussi vaste que l’Iran sans opérations terrestres. L’offensive va entraîner une consolidation des forces non seulement en Iran mais dans d’autres pays musulmans et dans l’opinion mondiale. Le soutien apporté au pays victime de l’agression américano-israélienne va augmenter considérablement. Il est certain que Washington est conscient du fait que cela ne va pas renforcer mais affaiblir les positions américaines dans le monde. Aussi faut-il envisager l’objectif de l’attaque des Etats-Unis contre l’Iran sous un autre angle. Leur offensive nucléaire a pour but d’augmenter le chantage nucléaire dans leur politique globale et de transformer fondamentalement l’ordre mondial.
Il existe d’autres preuves de la radicalisation des objectifs des Américains et de leurs alliés. Les fuites du début de 2007 concernant le projet israélien d’utiliser trois bombes nucléaires contre l’Iran étaient risquées pour un pays situé dans un environnement hostile, mais elles étaient certainement délibérées. Elles montraient qu’Israël avait déjà pris des décisions sur le caractère de son opération et que tout ce qui restait à faire était d’influencer l’opinion dans ce sens.
Le prétexte à l’attaque de l’Iran ne paraît pas sérieux. D’un point de vue technique et politique, l’Iran n’a pas la possibilité de développer des armes nucléaires dans un proche avenir. Il faut se rappeler que l’affirmation selon laquelle l’Irak possédait des armes de destruction massive a été utilisée comme prétexte pour attaquer ce pays. A la suite de cela, le pays a été dévasté; le nombre de morts civiles a atteint des centaines de milliers et jamais on n’a trouvé de preuve de l’existence d’armes de destruction massive.
La question vraiment importante n’est pas de savoir si l’Iran est capable ou non de fabriquer des armes nucléaires. La seule fonction d’un petit stock d’armes nucléaires non accompagnées de diverses formes de soutien est d’ordre dissuasif. La peur de frappes de représailles peut stopper n’importe quel agresseur. Mais attaquer d’autres pays et gagner une guerre nucléaire dans un conflit avec une coalition de grandes puissances demanderait un potentiel que l’Iran ne possède pas et ne possédera pas dans un proche avenir. L’idée que l’Iran puisse devenir un agresseur nucléaire est absurde. Quiconque a quelques notions théoriques en matière militaire doit le comprendre.
Une guerre pour détourner l’effondrement du dollar
Pourquoi les Etats-Unis veulent-ils déclencher ce conflit militaire?
Les activités qui ont des conséquences à l’échelle globale ne peuvent servir qu’à traiter un problème global. Et ce problème n’est absolument pas secret. C’est l’éventualité d’un effondrement du système financier global fondé sur le dollar. Actuellement, la masse monétaire des Etats-Unis est plus de 10 fois supérieure à la valeur totale des biens américains. Aux Etats-Unis, tout – industrie, bâtiments, haute technologie, etc. – est hypothéqué plus de dix fois dans le monde entier. Une dette de cette ampleur ne pourra jamais être remboursée, elle ne peut qu’être allégée.
Les dollars sur les comptes des particuliers, des organisations et des trésors publics sont une réalité virtuelle. Ces sommes ne sont pas garanties par des produits, des valeurs ou quoi que ce soit quoi d’autre qui existe réellement. Reporter cet endettement sur le reste du monde transformerait la majorité de sa population en investisseurs floués. Ce serait la fin de la règle bien établie du veau d’or. L’importance des événements à venir est vraiment épique. C’est pourquoi l’agresseur veut ignorer les conséquences catastrophiques de son offensive. Les «banquiers globaux» en faillite ont besoin d’un événement d’ampleur globale pour tirer leur épingle du jeu.
La solution est déjà prévue. Les Etats-Unis n’ont rien d’autre à offrir au reste du monde pour sauver le dollar du déclin que des opérations militaires comme celles d’ex-Yougoslavie, d’Afghanistan et d’Irak. Mais même ces conflits locaux n’ont que des effets à court terme. Les USA ont un besoin urgent de quelque chose de plus important. L’heure approche où la crise financière amènera le monde à comprendre que tous les biens – industriels, technologiques et autres – des Etats-Unis n’appartiennent pas légitimement au pays. Il faut donc tout confisquer pour dédommager les victimes et réviser les droits de propriété de tout ce qui a été acheté en dollars dans le monde – toutes choses prises aux richesses de divers pays.
Terrain d’habitation pour des citoyens israéliens en Russie
Qu’est-ce qui pourrait déclencher cet événement de grande ampleur? Tout semble indiquer qu’Israël va être sacrifié. Sa participation à une guerre contre l’Iran, en particulier une guerre nucléaire, est de nature à déclencher une catastrophe globale. Les deux Etats reposent sur des bases religieuses. Un conflit entre Israël et l’Iran dégénérera en un conflit entre le judaïsme et l’islam. Comme il y a beaucoup de juifs et de musulmans dans les pays développés, le bain de sang global sera inévitable. La totalité des forces actives de la plupart des pays du monde finiront par se battre, laissant peu de place à la neutralité. A en juger par les achats massifs de logements pour des citoyens israéliens, particulièrement en Russie et en Ukraine, nombreux sont ceux qui ont une idée de ce qui va se passer. Toutefois, il est difficile d’imaginer un endroit tranquille où l’on soit à l’abri de la catastrophe à venir. Les prévisions sur les territoires où auront lieu les combats, les quantités et l’efficacité des armes employées, le caractère profond des racines du conflit et la gravité des dissensions religieuses, tout cela ne laisse aucun doute sur le fait que ce conflit sera un cauchemar pire que la Seconde Guerre mondiale.
Jusqu’ici, la réaction des dirigeants politiques dans le monde n’incite pas à l’optimisme. La résolution insignifiante de l’ONU concernant l’Iran, les tentatives faites pour calmer l’agresseur qui ne cache plus ses intentions rappelle les accords de Munich à la veille de la Seconde Guerre mondiale. L’intense ballet diplomatique axé sur toutes sortes de questions internationales à l’exception de la principale, que nous venons d’exposer, est révélateur du problème. C’est une pratique courante, à la veille d’une guerre, qui vise à forger des alliances avec des pays tiers ou à s’assurer leur neutralité. Cette politique cherche à prévenir ou à atténuer les premières frappes qui seraient les plus soudaines et les plus dévastatrices.
Isoler les USA et Israël
Est-il possible de prévenir un bain de sang?
Le seul argument efficace de nature à stopper l’agresseur serait de le menacer d‘un isolement global en cas de guerre nucléaire. L’application du scénario décrit ci-dessus peut être rendue impossible par l’absence complète d’alliés du tandem USA-Israël et par de vives protestations dans les divers pays. Par conséquent, si ces jours-ci des chefs d’Etat, des gouvernements, des politiques, des personnalités publiques, des chefs religieux, des scientifiques et des artistes prenaient catégoriquement position au sujet des préparatifs d’attaque nucléaire, ils rendraient un service inestimable à l’humanité.
Il s’agit de coordonner ces activités avec la promptitude nécessaire en cas de guerre. L’agresseur a déjà rassemblé et concentré ses forces qui sont prêtes au combat. Les militaires américains ne cachent pas que ce peut être une question de semaines, voire de jours. On dispose d’indices selon lesquels l’attaque nucléaire de l’Iran pourrait avoir lieu en avril 2007. Après la première frappe nucléaire, l’humanité se trouvera dans un monde entièrement nouveau, un monde totalement inhumain. Il faut mettre à profit toutes les chances dont on dispose pour empêcher la catastrophe.


Article original en anglais: Iran: the Threat of a Nuclear War, 9 avril 2007.

Version française et traduction: Horizon et Débats, 23 avril 2007, no. 15.

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