lundi 16 avril 2007

Qui combat la vérité sera vaincu. [Hazrat Ali] Calife musulman

4e de couverture
Victime d’une campagne calomnieuse sans précédent, en février 2004, le grand reporter Didier Contant fait une chute mortelle d’un immeuble parisien alors qu’il s’apprêtait à publier son enquête sur la mort des moines de Tibhirine en Algérie en 1996. Les résultats d’un long travail d’investigation sur le terrain à Blida par l’ancien rédacteur en chef de l’agence Gamma confirment que les moines ont été enlevés et assassinés par le GIA (Groupe Islamiste Armé).
Mais à Paris, des confrères affirment auprès des rédactions parisiennes que Didier Contant travaillait pour les services français et algériens dans le cadre de son enquête sur les moines, déconseillant toute publication de son investigation. Ces lobbies, composés de journalistes, d’éditeurs, d’avocats et d’organisations de droits de l’homme, brandissent le témoignage d’un sous-officier transfuge de l’armée algérienne, tendant à prouver l’implication de l’armée dans le rapt des moines. Didier Contant vivait cette campagne calomnieuse comme une catastrophe professionnelle ; dépossédé de son honneur, de sa dignité et de la capacité de gagner sa vie, il ne put l’accepter.
Rina Sherman livre un témoignage saisissant sur la mort de son compagnon, Didier Contant. Pour rendre hommage à l’homme qu’elle a aimé, elle raconte avec brio leur grande histoire d’amour et la tragédie qu’ils ont vécues. Son récit se lit comme un roman, comme un thriller, dans lequel suspense, investigation et combat se confondent dans une réflexion essentielle : Il ne faut pas se taire afin que soit respecté l’un des droits fondamentaux de l’homme, celui de la liberté d’expression.
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Préface
Didier Contant est mort. On a dit que c’était un accident. On : pronom personnel indéfini, désigne ici d’une manière vague les autorités algériennes mais également françaises. Sa compagne, non convaincue, a voulu enquêter. Et elle l’a fait d’une manière farouche et déterminée. Je ne sais pas si Didier Contant a été tué, est mort accidentellement ou tout simplement été victime de circonstance non élucidée. En revanche, c’est que la mort d’un confrère quelle qu’elle soit mérite qu’on y porte un intérêt.
Cet intérêt n’a pas été porté sur le cas de Didier Contant, mais à la lecture de l’enquête de sa compagne, on ne peut avoir que des doutes sur cette mort fortuite qui arrangeait tout le monde en définitive. Devant ce travail colossal, minutieux, on ne peut que s’incliner. À la lecture des pages qui suivent, les autorités ne peuvent rester indifférentes et, pour avoir la conscience tranquille, devraient instruire cette mort. Pour cela il est vrai que du courage politique est nécessaire, non seulement en France mais également en Algérie : or ce courage est bien ce qui manque hélas des deux côtés de la Méditerranée.
Le lecteur - lui comprendra que le mystère reste entier sur la mort de Didier Contant, le huitième mort de Tibhirine.
Antoine Sfeir

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