vendredi 5 janvier 2007

Robert Baer : propos recueillis par Ian Hamel

Certains extraits du film « Syriana » se déroulent en Suisse, en particulier à Genève, siège de l’Energy Trading Company, dont l’un des cadres conseille le prince d’un émirat du Golfe. Genève joue-t-elle véritablement un rôle ?

Tout à fait. Je suis souvent venu à Genève. Beaucoup d’Arabes vivent dans cette ville, s’y rendent fréquemment. Si vous souhaitez comprendre le Moyen-Orient asseyez-vous dans un salon ou un restaurant du Noga Hilton et écoutez les conversations. Je possède un appartement près du lac Léman, mais du côté français.

Dans le film « Syriana », Bob Barnes, l’agent secret incarné par George Clooney, est lâché brutalement par la CIA à laquelle il a consacré toute sa vie.

Le président Reagan a promulgué un décret en 1981 interdisant à la CIA de perpétuer des assassinats. Alors que les Etats-Unis préparaient une guerre contre l’Irak, moi, responsable de la CIA dans ce pays, j’ai été soupçonné par la justice américaine d’avoir tenté d’assassiner Saddam Hussein ! Ma carrière a effectivement été compromise... Je me suis rendu compte que la CIA ne soutenait plus ses officiers sur le terrain.
La CIA n’existe plus, elle ne sert plus à rien, elle est aveugle. J’étais le responsable de la CIA en Irak du Nord. Je savais qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive, et Washington le savait aussi. Nous avions des satellites qui pouvaient repérer le moindre véhicule. Cela n’a pas empêché Bush et les néo-conservateurs d’attaquer ce pays. Personnellement, j’étais contre cette guerre.

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